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Je change de chaudière - Quelle énergie choisir ?

Un guide pratique de GreenVivo.com

Version magazine PDF - 25 pages

chauffage, pompe à chaleur, chaudière,
  • Par quel équipement remplacer votre chauffage central ?
  • Quelle énergie choisir ?
  • Faudra-t-il changer vos anciens radiateurs ?
  • Le solaire thermique est-il adapté ?
  • Que penser des systèmes hybrides ?
  • Comment financer la nouvelle installation ?

Un guide pratique pour les particuliers

Introduction

A qui s'adresse ce guide ?


Votre logement est équipé d'un chauffage central que vous songez à remplacer. Mais par quoi ? Quelle énergie choisir ? Faut-il changer vos anciens radiateurs ? Le solaire thermique est-il adapté et suffisant ? Que penser des systèmes hybrides ? Quid de la production d'eau chaude ? Et le chauffage au bois, ça fonctionne ? Comment financer la nouvelle installation ? etc? Ce guide vous donne les clés d'une rénovation énergétique réussie par des choix techniques effectués en toute connaissance de cause, et menant à deux objectifs :
- optimiser sa facture énergétique
- et améliorer le confort de son logement.

Bien connaître son bâtiment

Estimer les besoins énergétiques

Comme toute décision complexe, le choix d'un système de chauffage nécessite une connaissance approfondie des besoins. En l'occurrence, il s'agit d'abord d'estimer au mieux la consommation énergétique annuelle du logement (exprimée en kWh). Rappelons que le chauffage et la production d'eau chaude représentent de loin le premier poste de consommation d'énergie dans un foyer.

L'isolation avant toute chose


Autant le dire tout de suite, aucune des technologies de chauffage aujourd'hui disponibles ne permet de compenser une mauvaise isolation. Installer la chaudière la plus efficace du monde dans une maison pleine de courant d'air revient à plâtrer une jambe de bois ! L'isolation, et plus particulièrement l'étanchéité à l'air, doit donc être traitée en priorité. Pour tout savoir sur l'isolation en rénovation, vous pouvez télécharger notre guide « L'isolation thermique en rénovation » sur http://www.greenvivo.com/fr/guide.details/l-isolation-thermique-en-renovation-pour-lesparticuliers_6

Connaître l'historique de ses consommations


Il s'agit de calculer la moyenne des consommations énergétiques relatives au chauffage et à l'eau chaude sanitaire du logement sur 3 à 5 ans. On parle bien ici de kWh (kilowatts heure) et non pas d'euros, car vos factures comportent non seulement des frais d'abonnement, mais aussi des évolutions tarifaires suivant les prix des matières premières.

Si la production d'eau chaude est assurée par un ballon électrique, il va falloir sortir la calculette? et vos factures d'eau. On considère que 45% de l'eau utilisée par un foyer français est chauffée et qu'il faut consommer 32,5 kWh pour en chauffer 1 m3. La formule est donc : 0,45 x Consommation annuelle d'eau en m3 x 32,5 = Consommation énergétique annuelle en kWh de l'eau chaude sanitaire du logement.

Exemple : un foyer consommant 200 m3 d'eau par an utilise : 0,45 X 200 X 32,5 = 2925 kWh pour chauffer son eau.

La consommation annuelle moyenne sera le point de comparaison pour calculer les retours sur investissement des différentes solutions envisagées.

Cependant, la moyenne de la consommation passée n'est pas une indication suffisante pour estimer les besoins énergétiques de votre logement pour deux raisons principales :

- On ne parle pas de la même énergie ! Les consommations indiquées sur les factures sont exprimées en énergie finale, c'est à dire consommée au sein de votre logement (sous forme de fuel, gaz, bois ou électricité), alors que les besoins énergétiques d'un bâtiment sont mesurés en énergie utile, c'est à dire en chaleur. Or, entre l'énergie finale consommée par une chaudière et la chaleur effectivement produite par les radiateurs (appelés émetteurs) viennent s'intercaler des pertes, liées aux rendements de la chaudière et du réseau de distribution (tuyaux + émetteurs). Pour compliquer encore : les normes réglementaires appliquées aux bâtiments comptent les consommations en énergie primaire.

A savoir

Energie primaire, secondaire et finale


Selon Wikipedia : « Une source d'énergie primaire est une forme d'énergie disponible dans la nature avant toute transformation. Si elle n'est pas utilisable directement, elle doit être transformée en une source d'énergie secondaire pour être mise en oeuvre. Dans l'industrie de l'énergie, on distingue la production d'énergie primaire, de son stockage et son transport sous la forme d'énergie secondaire, et de la consommation d'énergie finale. L'énergie secondaire est elle-même transformée en énergie finale au stade de l'utilisation. Ainsi l'énergie mécanique d'une chute d'eau, transformée en électricité puis transportée sous cette forme peut-elle produire chez l'utilisateur final de l'énergie électrique pour différentes utilisations (éclairage, froid, chauffage, ...). » On utilise par convention l'énergie primaire pour fixer les normes des besoins énergétiques des bâtiments. Car, d'une part, les enjeux écologiques concernent bien l'énergie primaire, et, d'autre part, parce que les pertes occasionnées par la transformation en énergie finale varient selon les types d'énergie. Par exemple, 1 kWh d'électricité française (donc de l'énergie finale) nécessite un peu plus de 2,5 kWh d'énergie primaire, provenant de différents modes de production (nucléaire, hydraulique, thermique, éolien etc..). Pour les hydrocarbures, les pertes sont inférieures à 10% (on peut donc considérer qu'1 kWh de gaz en énergie primaire correspond à plus de 0,9 kWh en énergie finale).

- Un grand nombre de chaudières sont surdimensionnées au regard des conditions habituelles de leur utilisation. En effet, il est aisé de confondre la puissance nominale avec la puissance maximale d'une chaudière. Une confusion d'ailleurs exploitée par les vendeurs peu scrupuleux, afin de vendre un dispositif plus puissant donc plus cher. Or, l'optimum d'efficacité énergétique d'une chaudière est atteint à sa puissance nominale. Autrement dit, une grosse chaudière utilisée à la moitié de sa puissance nominale consomme plus qu'une chaudière deux fois moins puissante. Il convient donc de choisir une chaudière dont la puissance nominale est adaptée aux températures moyennes de la région, les jours de grand froid étant assurés par l'utilisation de la chaudière à sa puissance maximale.

Mesurer les besoins énergétiques du bâtiment


L'estimation des besoins réels du bâtiment est théorique et réalisée par des professionnels à l'aide de logiciels de calculs thermiques. On dénombre deux principaux niveaux d'études thermiques, le Diagnostic de Performance Energétique (DPE), par ailleurs obligatoire en cas de vente ou de location du bien, et l'Etude Thermique.

Le DPE n'est pas vraiment adapté à la mesure des besoins, car il décrit essentiellement l'existant, donc le système de chauffage déjà installé. Il permet néanmoins une première approche bon marché (entre 100 et 300 euros selon la surface étudiée) et certains bons professionnels proposent des simulations après travaux d'améliorations.

L'Etude Thermique, bien qu'un peu plus onéreuse (entre 600 et 900 euros, dont 50% sont souvent pris en charge par les collectivités locales), nous semble bien plus indiquée pour choisir la bonne énergie. Il s'agit d'abord pour le thermicien de dresser un état des lieux énergétique du bâtiment basé sur quatre critères principaux :

- La nature de la construction : surfaces et volumes, année de construction, matériaux utilisés, isolation existante, fenêtres, type de chauffage?

- La consommation énergétique effective : analyse des factures et relevés.

- Des mesures et observations objectives : orientation, caméra thermique, éventuellement test d'étanchéité à l'air par porte soufflante (infiltrométrie), hygrométrie, sondages des isolants?

- L'utilisation du bâtiment : habitudes des utilisateurs, confort perçu, priorités des objectifs du client? Une dimension totalement absente du DPE. Fort de ces données quantitatives et qualitatives, le thermicien peut en quelque sorte modéliser le bâtiment et lui appliquer divers scénarii d'améliorations. Chaque solution est analysée en fonction du rapport entre son coût et son efficacité, autrement dit selon son retour sur investissement.
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